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Pierre Mada (blog de)

18 août 2012

L’édredon rouge – publié le 16 mai 2012 à 04:11

  L’édredon rouge – publié le 16 mai 2012 à  04:11 –. Sagesse, qu’est-ce – rien n’émerge –, ne s’enregistrant ni en décrue ni en répit, la souffrance emporte tout être sur la berge, son flux se refuse de reprendre lit, il rabote même – je résume – depuis tous les sites de rencontres à ma disposition – une femme, ma cousine Cephanie Paris, songe à un – je recherche un homme – un seul homme, Soren Scheine, ce qu’elle garde pour elle et – duquel je n’espère que passion mais qui, depuis, sans être – croit-elle – si loin de moi – a totalement disparu –. Je le trouve – elle le perd, puis, alors que – de nouveau là sans cesse – ce dernier toujours lui échappe –. Enfin –, ne concluant aucunement à son absence – de par son retour possible, je m’ouvre – contre toute logique – à lui grâce à des outils toujours plus perfectifs –. Luttant contre la disparition de ce sexe – j’établis de nouveaux champs de prospections – elle substitue à l’inexistence de cette âme – de ce corps dont je suis éprise – les signes qui, éventuellement, selon des critères qui – la trace que je ne détermine pas par moi-même – qui pourraient, auraient pu appartenir à Soren et – qui s’impose à moi –. L’immédiate
  question que pose Cephanie, à moi, Rouviane, qui suis en train d’écrire « Seule (fictions) » le récit de sa vie, comme éventuellement à quiconque le lit, est le – le retrouverai-je, un jour dans ce lit, mon amoureux ? – le lit, meuble par lequel, autrefois, le héros semble être véritablement passé et, question à laquelle, l’intéressé a déjà répondu lui-même depuis longtemps par – non, c’est définitif –. Souvent, dit-elle – je reste convaincue d’un possible contraire – alors que, de par son entêtement – mais qui est-il, Soren ? –, Cephanie développe ce – je considère – telle une procédure de soins constants – la résolution de ce problème en bonne voie – mais – qui est-il, amant sans dérive, marin sans quille – se demanderait-on à propos de qui, dis-tu ? Heureuse ou manquée, seule certitude l’histoire de ces personnages, raconte bien un désir amoureux – partagé – probable. « Elle me voit

  de loin. Elle vole à ma rencontre. C’est une nuit lumineuse, merveilleuse. Comme il n’en existe qu’une dans une vie. […] Jacques, pardonne-moi de m’être trompée. J’étais aveugle. […] J’ai souffert pour toi mille morts mais c’est toi que j’aime. Ô, Marthe, quelle force fait briller tes yeux d’une telle flamme, illumine ta figure d’un sourire pareil ? Merci de ton amour. […] » –Voix unique de Jacques, enregistrée sur un magnétophone portable et diffusée depuis celui-ci, alors que, simultanément, le récitant – personnage d’artiste peintre, jeune – de trois-quarts dos à la caméra, exécute une toile de moyen format qu’il a, au préalable, couchée à même le sol de son atelier – scène finale de ‘Quatre nuits d’un rêveur’, film de Robert Bresson pour le frontispice
  de « Seule (fictions) » – Idylle de fosse iliaque –. Pierre, je vous joins, sans pour autant obliger, cet – Avis sur écriture – que vous destinerez à tout éditeur dès lors que vous
  l’estimez opportun – Que de la démesure

  du désir (telles des fictions), cette invraisemblance envers l’aimé – agissant ici – se dessinent, en creux, quelques larmes de rire et de souffrance d’où – de fosse iliaque – elles jaillissent. Qu’elle propose en place de sentiments, conservés sous bonne garde, en soi et pour cet autre, quelques lectures en partage. Cet autre qui
  passe, remontant la rue, sur le trottoir d’en face et qui, marchant à côté de son vélo, transporte, acalifourchonné, à même le cadre, un édredon rouge. « Seule
 
  (fictions) », traitant d’un désarroi probable – implicite dans les fissures comme énoncées par ce titre –, pourquoi un sous-titre et pourquoi avoir choisi – de fosse iliaque –, terme d‘origine médical et compris, dans ces lignes, comme eaux troubles voire, siège des passions – plutôt qu’ « abysse » – permettant, qui sait, la perspective prometteuse d’une « abysséide » en vers, avec promesse de s’engloutir dans une « vraie Ilion » (Troie) – feint-on, en préambule, de s’interroger ? –. Par le seul

  outillage d’un récit, à s’enquérir des – passions – et en ce qui concerne cette dernière image « abysse », une telle immersion suppose qu’à une profondeur somme toute proche de la surface des océans, le projet ayant dans sa trajectoire à traverser la thermocline – environ 200 mètres sous le niveau zéro –, cela revient, pour la narration comme pour nombre d’espèces marines, à franchir un bouclier thermique qui lui serait fatal. Du même coup, le champ de l’écriture, à la différence de l’océanographie qui dispose d’une assistance technologique de premier ordre, ne se trouverait-il pas restreint à quelques arpents de mer viables, seulement ? Quelques hauts fonds, accessibles à tout baigneur, n’autorisant qu’une exploration superficielle du monde marin ? À quoi se réduirait-il, autre, que bras de mer déjà répertoriés ? Qu’en retiendrait-on de plus qui ne serait amplement cartographié, de quoi nous informerait-il que nul n’aurait déjà appris par cœur, comparés aux onze milles mètres de profondeur restant à parcourir pour atteindre, plus accessible encore que l’iliaque, en Fosse des Mariannes, le plancher de la croûte terrestre ? Au lieu de

  l’obscurité subaquatique, se dirigerait-on vers l’espace, son infiniment lointain,  qu’adviendrait-il aux passions et, surtout, des perceptions que l’on s’en fait ? C’est à un enseignant en Littérature comparée, de mes connaissances, à qui, durant l’écriture de « Seule (fictions) », j’écrivis – afin d’éclairer le sens donné au terme – Fosse iliaque –, utilisé en sous-titre, il convient certainement de lui juxtaposer celui de ‘Éloge de la lumière’ selon le titre attribué par Emilio Grossmán à son documentaire daté de 2010. L’un, le cosmos, d’après ce que vous m’en dites pour le film, ne complèterait-il pas l’autre, en miroir, la – fosse – de mon texte, sachant qu’inversement, le second, le récit de « Seule (fictions) » n’apportera rien, je crois, de pertinent au sujet qui vous occupe dans le premier soit, retrouver – les traces d’un passé effacé par l’œuvre du bourreau ? – Sauf à définir, avec la lentille la plus appropriée possible, les souffrances que, de mêmes, film et écriture évoquent. Moins expulsé

  délibérément dans les confins que toutes victimes de l’arbitraire, le personnage de Soren Scheine, autour de qui gravite « Seule (fictions) », évolue, tout pareillement aux prospecteurs de Grossmán, dans un ordinaire devenu désertique, un extrêmement quelconque dans lequel il se produit comme errant à lui-même –.J’avançai à ce professeur avec qui je suis en contact par son blog littéraire –, lorsque – vous dîtes – parlant d’une œuvre en sa possession et signée par la plasticienne Claire-Marie Pietra, elle a – besoin de beaucoup d'espace pour rayonner – j’en déduis, puisque vous l’avez remisée dans votre grenier, que vous saisissez l’enjeu esthétique de cet objet. Je veux dire, l’enjeu – lumière – qui s’y trouve, de fait,
  inclus – pourquoi, Pierre, m’a-t-il répondu – je ne peux pas poursuivre une réflexion avec vous. À cela plusieurs raisons – je poursuivis – la scénographie de la lumière, étant pour cette artiste comme pour le cinéaste sur lequel nous nous entretenions, en quelque sorte, au service de son véritable sujet et confondue avec celui-ci – quand nos messages se croisent – mes conditions de travail sont devenues telles, ces derniers mois, notamment avec l’arrivée de très courtes peine, dans le bâtiment où je travaille, que ce que je fais a perdu peu à peu sens – sur murs ou sur écrans. Nus. Suspendues dans une lumière choisie et, sans contrainte ni limite, ces œuvres flottent avec obstination telles poussières interstellaires, percutées comme elles le sont par quelque photon et qui, par le truchement d’une caméra, se révèlent dans nos mémoires depuis les ‘Very Large Telescope’ du désert d’Atacama, Chili – je suis atterré, je ne parviens plus à concevoir quoi que ce soit – j’argumentai

  par – à propos de votre tout premier « moi, ce film, m’a ému », s’il a participé à ne renvoyer rien de mon propre travail et – et je me sens misérable –, tout en lui conférant des correspondances, des prolongements, il l’a enrichi. Échange précieux, non – je suis las de tenter de communiquer avec vous. Vous-vous écrivez à vous-même. Et vous rendez-vous compte à quel point vous êtes cassante ? Je ne crois pas. Il me semble que vous avez la conviction de comprendre ce que l’on écrit dès le premier mot, quand vous ne faites qu’interpréter la suite. C’est blessant à la longue. Ainsi, passons sur votre façon d’ironiser à propos de mon grenier et de ce que j’y remise. Lorsqu’en revanche j’évoque votre texte de présentation, que je trouve ennuyeux et confus, j’ai constamment en tête, dans ma tête où vous n’êtes pas, votre résumé qui dit, si mon souvenir est juste « … feint-on, en préambule, de s’interroger … ». La feinte ne situe rien et la fuite laisse le lecteur perplexe, irrité. Dorénavant plus aucune arche miraculeuse ne sauve du désastre. Or, littéralement vous sombrez, vous n’expliquez que trop votre incapacité d’écrire, or en préambule on s’en fiche, on veut être subjugué ! Or, ne

   s’assimilant ni à une sonde spatiale ni à un bathyscaphe et plutôt qu’à l’image traditionnelle des lacets serpentiformes, propre aux reptations intestines mais, aussi, craignant plus que tout la dissolution dans les limbes et alors que la météo s’oriente désormais vers les canicules, l’écriture – comme modèle de mouvements plus spécifique semble-t-il au monde subaérien dans lequel se déplacent les acteurs de votre récit –, se réfère volontiers à celui du ruban – scintillant, hésitant, pelliculaire – au tracé sans but apparent et qu’on assimilerait volontiers à de l’étourderie ou à de l’ivresse, pire, à de la froideur, au mieux, à de l’indifférence. À une lamelle, enfin, comparable à celle que déposerait un gastéropode, sur une paroi aride « Seule », en quête de substance vitale : une laitue fraîche –. Pourquoi Pierre, contre toute attente, Gérard R. préfaça – l’écriture de  « Seule

  (fictions) », réalisant une échappée – en fosse iliaque – dans une passion amoureuse, ne donnera d’autre preuve de l’existence de ces personnages et du réel des sentiments qu’ils ont partagé que seulement la trace qu’elle nous en laisse lire. Cephanie, Soren, Rouviane existe-t-on, s’interroge le lecteur, quels liens ou quels déliés nous unissent, scrute-t-il ? Pas de certitude pour et sur personne, pas plus que nous ne saurions exiger de l’escargot et la salade, disparus depuis l’on ne sait quand, qu’ils prouvent l’authenticité de leur relation en dehors du tracé qu’ils en laissent voir à la curiosité du promeneur. Les encyclopédies
 
  confirment que la marche en avant et en sens unique de l'escargot provient d’un gigantesque muscle dont il est, pour l’essentiel, constitué et qui, alternativement, s’étire et se contracte. Que la bave, issue de glandes contenues dans ce pied, lui permet à la fois d'avancer plus facilement en glissant sur la plupart des difficultés et de se fixer, par effet ventouse, à la verticale sur certaines parois. Que ce suintement, appelé ‘mucus’, sert aussi à l'escargot à se débarrasser de certaines substances, comme les métaux lourds, et que cette sécrétion visqueuse entre aussi dans la composition de la coquille. Que le mucus, encore lui, d’une consistance épaisse, se durcit et sèche au contact de l'air en laissant une traînée brillante à la lumière. Des mesures précisent aussi, cœur de publications scientifiques, qu'un escargot turc adulte avance d'un millimètre par seconde, soit, étendues à la minute, le gluant parcourt donc durant cette période six centimètres. Turque ou indienne, minimisons tout particularisme, l’écriture étant, elle, assistée d’Internet, sa vitesse de croisière paraît plus vertigineuse que celle de l’escargot dûment, millimétrée. Illusion ! Car son évolution, faite de méandres, s’assimile paradoxalement à un processus tout aussi minutieux et progressif comme celui, à l’instant même, que vient d’exécuter sous nos yeux, mais non sans facétie, la silhouette d’un bourgogne qui, toutes antennes dehors, s’étirant, déplaçant et confondant sa coquille avec celle d’un énorme coussin perché sur une bicyclette, réussit une superposition parfaite avec les contours de cet assemblage hétéroclite ! Et conformément à la ressemblance entre ce lien, pourtant irrévocable, salade - escargot et le tracé ébranlé qu’il en laisse – l’écriture, comprise comme cheminement, étant à tous égards, assimilable par le – l’observateur – aux détours, au sinueux, au tremblant –, il en ira à l’identique pour l’objectif que se fixe « Seule (fictions) » ; alors que parfaitement identifié – saisir (se nourrir de) quelque réalité de personnages pris dans un certain monde –, les – déambulations vers – , qu’elle en donne à lire, prennent un aspect aussi insaisissable que les personnages déconcerteront par la relation qu’ils semblent eux aussi, comme le petit-gris oublieux et tâtonnant, ne pas entretenir, en apparence, avec leurs propres désirs. Les outils […]

  Les outils de navigation – affirme-t-il, Pierre – dont dispose le récit, pour atteindre ce réel, faits, en grande partie, de signes mobiles, formes fluctuantes, informations trompeuses, donnent ordinairement à penser que les amours n’atteignent que rarement une plénitude, que les passions manquent souvent leur promesse et que leur succès n’est pas plus garanti qu’un  pari sur le bonheur. Sensation d’échec encore plus pernicieuse, quant à ce récit, où les désirs – que celui-ci laisse entendre comme appartenant au personnage de Soren Scheine – donnent d’eux-mêmes l’impression d’être totalement, inéluctablement disjoints d’avec les actes pensées paroles – selon l’apparence qu’intimement l’on se fait – d’un amoureux. Ce
  récit, où le discours que celui-ci produit sur le passé du personnage, comme à propos de son présent, semble si entaché de semi vérités, d’approximations, de masques et d’écrans, de contraintes entretenues envers ce qui s’apparenterait pour beaucoup à des vérités, à des évidences. Où les motivations immédiates, comme dans un proche avenir, ne se concrétiseront jamais, pour le héros, sans avoir à s’accompagner d’un dépassement inconsidéré de sa propre personne. Où, ce qui pour la plupart d’entre nous, relève du fait aussi naturel d’aimer, jouer, chanter, discuter, s’attendrir, s’oublier, s’endormir même, etc., pour lui, telle une incongruité, ces gestes, ces sentiments, ces plaisirs aussi, les plus légitimes du quotidien comme les plus complexes ou subtils résultent d’exploits engagés à chaque instant contre lui seul et contre son entourage. Où, en fin de compte, son existence, vécue dans un tel inconfort, fruit de tels efforts de volonté, entretient l’idée que, lors de combats, gagnés comme perdus mais tous livrés contre une certaine idée du ‘vrai’, se définit quelque chose qui ne se nommerait pas sans une certaine crainte : l’absence de soi à soi-même. En début de récit – mais Gérard,

jamais ne cessait ses – je ne vois pas l’intérêt de votre texte pour les détenues, et pour ma part, je ne me vois pas l’introduire auprès d’elles. Pour le chef de Pôle santé – c’est du charabia –, aussi je lui ai donné mon avis, à savoir qu’il s’agit d’authentique littérature comprenant une faiblesse quant à la tension narrative, mais il semble que cela soit compensé par la qualité poétique et émotionnelle – rires, sentiments, désirs amoureux etc. – et je crois – quel chanceux – lui avoir donné le désir d’une relecture attentive. Si j’ose ! –. En vérité le récit,
 
  et point de référence récurrente, un homme, se trouve bien, remontant à pied une rue, à côté de son vélo sur lequel il transporte, à cheval entre la selle et le guidon et à même le cadre, un édredon de couleur rouge. Rouge lie-de-vin. Volumineux et rouge comme ceux que recouvrent encore aujourd’hui quelques lits des provinces françaises. Satiné et, pour l’heure, comme paraissant neuf, le voilà véhiculé à bicyclette dans une rue de Paris – je vous ai trouvée
  excessivement gonflée de me demander de soutenir ce projet en différant sans cesse l’envoi du texte. Sa lecture m’a demandé un effort afin de parvenir à dégager la langue, sa musique particulière, ses hachures narratives qui prennent beaucoup plus de place qu’une ligne claire et qui sont, pour moi qui suis par nature auditeur – je crois que je lis comme un musicien déchiffre –, perturbatrices. Chère Rouviane, peut-être, je dis
  bien peut-être, devriez-vous prendre contact directement avec ce directeur de service et, défendant votre projet à l’aide de mon texte introductif, pourrait-il s’y intéresser, en particulier s’il lui semble audacieux et innovant. Nous travaillons depuis un certain temps ensemble, si bien que je crois pouvoir avancer que vous échangerez assez facilement. Quant à vous faire venir sur place ! Je vous souhaite

  bonne chance –. Présente dans la boutique de jouets, miniatures et jeux vidéo qui fait face à cette scène qu’elle suit du regard depuis l’arrière de sa vitrine, Cephanie s’interroge, et Soren ayant tourné à l’angle de la rue, ma cousine prolonge sa méditation, comme en un déplacement latéral – glissement perpétuel – sur le sens que recouvre le sourire de Soren. Ses lèvres survolent, caracolent, oserait-on dire, par-dessus ce moyen de transport inopiné pour duvet d’oies. Alors que Cephanie peine de moins en moins à imaginer tout ce qu’accumulé, Soren soumet ou dérobe à lui-même, par souci d’autorégulation, réflexe de rétrocontrôle comme d’autopunition pour, en fin de compte, ne parvenir, que très imparfaitement, à ne laisser paraître, autant à lui-même qu’à Cephanie et ainsi qu’à tout autre, comme cohérente sa propre existence. Ce qu’elle est également ! Que l’on excuse
 
  Cephanie qui, au lieu d’adopter une attitude de conciliation et d’apaisement  – sa ténacité perçue pour beaucoup comme résultant d’une méprise probablement due à ses origines lointaines (indo-africaines) – s’arc-boute, se contrecarre et finit par s’octroyer une proximité de vue avec les analyses de cet autre historien concernant la soi-disant « indicibilité » de certain fait. Théorie – affirme le savant – où « concevoir et attribuer un caractère ineffable à un acte – monstrueusement – humain » équivaut à s’anéantir, une fois pour toute, dans le projet même du tortionnaire qui prévoit, lui, que de son crime il ne soit, en l’absence de preuves, en rien possible de n’en dire jamais quelque chose. Là non plus – au risque de contrarier une fois encore Gérard – ne se situe la cible à proprement parler de « Seule (fictions) » mais cette hypothèse, quoique hors sujet, permet de mieux percevoir combien l’amoureuse ne cède en rien quant à sa détermination. En effet, aucun criminel d’aucun ordre ne s’acharne contre Soren. D’autant que lui-même ne semble nullement responsable de la déconvenue qui l’affecte. En effet, oui, Soren revendique seulement sous couvert juridique de son ex-magistrate de mère, le droit d’oubli définitif. Selon
  Cephanie, il en va tout autrement – puisque Soren, argue-t-elle, a brillé d’une lueur ! Et reprenant les propos tenus avec mon correspondant d’alors où je concluais momentanément – j’avoue que rien ne me plait davantage lorsque, autant par effort et suites d’effets dus à la suppuration de mes propres doutes que mise en évidence par ces derniers, s’échappant comme d’un grenier – d’une escargotière pour n’indisposer personne en particuliers – où, s’étant par inadvertance reléguée, la langue du récit se soustrait à l’autorité de quelque lègue littéraire, quelqu’il soit. Voilà qu’

  aujourd’hui j’observe que, sous l’aspect d’un édredon rouge mis en circulation, tour à tour considérée en fugue, puis comme en situation de résistance, c’est cette équipée, comme échappée de la cavité pelvienne, qu’imagine et raconte les lignes de ce ruban-ci. Mais lorsque l’on apprend que, pour décor, une grande part de l’intrigue se déroule sur ‘i.m-aime.com’, un site de rencontre, l’on s’explique mieux, que pour débuter ce récit une annonce soit postée sur ce mur-là –

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3 août 2012

– de Province Orange –, libres

















  Jusqu’à ton dernier – mais je m’éloigne de toi – qui en témoigne, jamais je ne fus abusé. Je t’en remercie. Quelques mois plus tôt – personnage féminin à demi allongé –, presque relâchée, sur un divan rouge, n’as-tu pas dit – je ne comprends pas cette propension au drame. Je sais tout bonnement ce que je veux et ce que je ne veux pas –. Personnage homme, debout –, nerveux, face au divan, une table basse – les séparant –, n’ai-je pas répondu – c’est un personnage féminin, à demi allongé, presque relâché, sur un divan rouge qui dit – je ne comprends pas cette propension au drame. Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas, voilà tout. En face de la femme allongée, l’homme, tout en allers et retours le long de la table basse, dit – dès son retour la femme allongée lui annonce pourquoi, durant ses vacances de février, elle n’a pas souhaité, passer un instant avec lui – je suis allée rejoindre dans un hôtel de Nice un ami fortuné, redresseur d’entreprises. Il vit entre deux missions internationales avec son épouse en Arles et, a-t-elle précisé, également avec sa maîtresse à Paris –, alors que, durant ces mêmes vacances de février, a surgi comme un fait exprès une italienne, une ex de l’homme – il s’agite devant une table basse. Brune. Aux cheveux longs, ne lui a-t-elle pas déclaré – quant à mon mari, cadre dirigeant dans un groupe de téléphonie, son administration l’a détaché sous contrat pour plusieurs semaines au Maroc, ça ne me déplairait pas que – mais je, elle… balbutia-t-il – quoi, tu plaisantes toi, elle se promène, mon ami ! La femme, sur le divan rouge, écoute attentivement, se reprend et dit – il n’en a rien fait. Car il craint l’ennui. L’homme debout rebondit – pas du tout. Sa chaire faite de sensations, pas une trace de mémoire n’encombre son présent. Il ne projette rien, non plus, dans l’avenir. Là, il est – absolument –. Claquant dans ses mains, l’homme se détache de la table basse, voilà – juste un intermède avant le départ pour une soirée cinéma de quartier. Un prétexte pour faire patienter l’horaire de séance – tu t’habilles – la femme a rejoint l’homme dans l’ascenseur – tu souris. Cette histoire-là
  aujourd’hui, son lot de rebuffades avec, s’achève. Je te propose, dans une vie nouvelle – amoureux, enfin libres de tout charme –, que l'on s'aime sans souffrir – bientôt. Quand le fait accompli de l’un tue l’autre, la prévenance mutuelle des amoureux, elle, favorise leurs ébats. Alors que,

  produit de l’outrance provenant tant des décors – sud extrême et nord perdu – que du récit contenu avec beaucoup de mal – profusion des aventures sexuelles, accumulation des amours ratées, absence systématique de relations affectives, stables – le film, que tu n’as pu regardé jusqu’à sa fin, ne quittera pas le mode paroxystique, tout en provocant des bouffées de rires en chaîne. Jusqu’à dispersion des personnages. Proféré
  hier à la terrasse du café, avant de t’enfuir, s’il échappe ainsi à tout attendrissement, ton – j’aimerais bien connaître le sens de cette histoire – constitue une réplique que prononcera mots pour mots le héros de la fable, lui-même en quête d’ordre. Mais, illustré par la porcelaine – résine de Chine – que, quelques semaines plus tôt, je t’ai offerte, voici un autre problème. Presque troublée, tu lâches calmement un sucre ; qu’à l’instant tu remues dans ton thé. À la devinette – combien, la femme, possède-t-elle d’orifices –, proposée par ton confrère et qu’avec le sourire tu me rapportes, esquivant la recherche, j’y ai substitué un – combien de personnages participent à la mise en scène de la figurine, cadeau pour le retour de tes vacances – de rêve – en Provence ? Contre l’évidence des trois acteurs seulement visibles à la surface du moulage – homme debout, femme accroupie, observateur se dissimulant –, j’oppose sans autre explication le nombre de sept. Les jours passent, les circonstances changent, aujourd’hui s'impose, après éloignement, le temps de la solution. L’objet issu de la culture populaire chinoise illustre la prévenance, le plaisir d’aller au devant du plaisir de l’autre, sans quoi – le fait accompli, de l’un, tue. Culture populaire en Chine signifie vieux fond paysan où la menace absolue, la mort, frappe par la famine. Ainsi la maisonnée s’autorise les plaisirs seulement lorsque les réserves regorgent de victuailles. Le personnage, debout (1), pilonnant de son mortier, incarne la félicité, promesse du repas qui vient. Par-dessous, s’extrait de la couche le visage de la concubine (2) qui projette, droit devant lui, un sourire vers un concubin, complice (3). Un inconnu astique de l’intérieur (4) pendant qu’un intrus (5) contemple la scène. Il y a toi qui, enlacée (6), murmures – je suis d’accord, si nous le choisissons ensemble – peu après avoir reçu ce présent du donneur (7). Que

  je dresse la table pour nous deux ? Notre voisin Charles Felman – dit que son confrère, expert auprès du TGI de Paris –, s'étonne qu'un marchand de journaux puisse comprendre ce qu'il écrit dans un quotidien du soir – ah, que vaut savoir en ragots aigres, ou pire sans saveur, comparé à l’omelette aux fines herbes, dorée et baveuse ? Je rêve d'un lit où m'invite celle qui m'offre un pyjama de soie, à son goût. À grand peine, j'apprends, par moi-même, à répondre, de façon satisfaisante, aux questions qui m’occupent. Et ma serviette et mon gant bleus lavande reprennent, chacun, leur place sur ton séchoir, pas sur un porte-Felman. Exposée dans

  la vitrine de ma voisine jusqu'à samedi dernier, l’œuvre de Joëlle, une artiste malgache, déclasse certaine certitude. A Madagascar lorsqu’un touriste, débarqué depuis peu, désigne un objet, un végétal, un lieu, un monument, une œuvre d’art, un être inerte, animé mais – qu’y faire – sacrés pour la Grande Île, le réflexe de l’hôte préconise, au visiteur, brutal malgré lui, l’usage de l’index replié. Il est 'fady', t’explique-t-on, de pointer ça, ces joyaux, avec son doigt tendu. Préparons ce voyage et malgachisons-nous un bout sans attendre, veux-tu. Convenons, pourquoi pas, d’un interdit sur la boutique de presse située en bas de chez toi. Acceptons-la, dorénavant, zone de chalandise fragile, secteur d’émotions vives. Les enroulements
  sur tes pédales, facilités par la pente naturelle de la rue Via, pendant que ton regard fouille, au dévalé, la profondeur de l’échoppe et le bras, ce matin, levé, relevé, depuis le lointain carrefour qui me resalue alors que je viens, une heure plus tôt, de te téléphoner, les sourires de voisinage sans soucis que tu m’offres, ce même jour, au détour de livraisons, ta force de persuasion déployée, pour tout te dire, m’évoquent le comique de gestes, emprunt de cette répétition rythmique, marque de fabrique chez Jacques Tati. La pipe, le pébroque, l’imper mastic manquent mais, qu’importe, l’effet comique survit aux caprices des temps, ma joie fêlée l’atteste. Cette œuvre sur papier,
  ‘Jeux au jardin’, réalisée par Joëlle, l’artiste malgache, et depuis peu chez toi, aime la lumière pleine du jour, source nord, adoucie, aussi, par un voilage. Ton salon, son mur opposé à la baie vitrée, du petit matin jusque vers midi, lui convient bien. Zénith défini, la composition s’accommode encore de variations lumineuses, supporte l’éclairage domestique, décline en soirée d’autres équilibres, je l’ai vérifié. La tranche supérieure de ton canapé trop rouge, trop jaune, devient le support idéal pour découvrir le projet, déscotché d’avec son kraft blanc d’emballage, poser son regard un instant, décider la destination, transitoire ou définitive, remonter ou pas la chose sur le mur. Percer deux trous, mais
  où ? Les deux mains de Joëlle, cette amie malgache enserrent la mienne et, doucement, recourbent mon doigt pointeur, d’ignorant, dirigé hardiment vers un mystère placé sous protection. La chaleur de ses deux mains apaise mon sentiment de faute, répare ma maladresse. Aussitôt, grâce à cette sensation pénétrée dans tout mon corps, nu de ses obligations combattantes, j’aime Mada, comme je t’aime lorsque, sortis du Musée d’Art Moderne, nous dirigeant vers la Seine, tu glisses ton bras sous la chemise flottante autour de ma taille. Je vais très bien, moi aussi. Je t’embrasse très fort, cadeau d’anniversaire, mon vrai – tu atteins une fesse par le passage étroit de la ceinture de mon pantalon. Sous la pression de tes ongles, je maintiens, ferme, ton crâne dans les miennes –, je t’embrasse. Tu m’offres,
 
  déniché sur la plage de Dieppe, un caillou – tu reposes ta tasse. Tu taquines l’emballage papier que j’ai précédemment déchiré. Comme ignorant le temps qui s’écoule, je – je le garde, depuis, dans la poche gauche de mes pantalons. Sorti, ce matin, de la salle de bain, je change de vêtements, je retire l'objet avant d’envoyer le tout – le reste – dans la panière à linge. Je dépose, sur ma table de nuit, le minéral poli par le ressac. Il ne ressemble, ni au galet d’amour, encore moins au cœur de pierre qui m’avait tant frappé. Arrivé sur le quai du métro, poche gauche vide, je – ‘Jeux au jardin’, l’œuvre est-elle si encombrante comme tu me le signales, ne serait-ce pas plutôt ce qui gênerait tant dans un soulier, alors qu’à Dieppe, durant trois jours, je me répète pendant qu’entre la rame à quai – plaisir de marcher ensemble, pied léger, je t’aime, caillou retiré. L’espérance du prince

  charmant qui te nourrit, son absence qui te ronge, ton attente à partir de laquelle tu te construis, sa réapparition, retour du héros qui te délivre, constituent, après « Vacance », récit où l’amant se chosifie, le sujet du volume suivant, celui où la maîtresse s'automutile. Je ne t’offre pas le luxe au « off » en Avignon, ni mieux avec plus de prévoyance, pas dans l'immédiat, mais une chambre sous combles dans un week-end dieppois continu, une vie que nous déciderions ensemble, pas à pas. Ma place ne se trouve ni à l’orchestre encore moins en corbeille ou dans les baignoires mais, près de toi, dans ton lit. Je te souhaite un bon dimanche. C’est alors que tu – Pierre, peux-tu aussi arrêter de m’écrire ? – Soleine.

  Dernières entrées dans le blog de Pierre Malagasse. Prologue – publié aujourd'hui à 00:47 – avec l'aimable autorisation des intéressés.
 
  Histoire et – publié Hier à 16:53 – personnages-ci racontent bien un désir amoureux – partagé –. Probable, pourrait-il en être dit, un jour prochain, alors que – Oh, Monsieur, vous revoilà. Vous m’accompagner ? Je crois que, si vous n’étiez mon client, vous pourriez bien être mon compagnon. Vous en auriez la tournure d’esprit. Le goût de l’ellipse, l’expression allusive. La préférence pour l’esquive. Le phrasé qui, en souplesse, ondulations, humour, évite, dès lors qu’il est encore temps, l’affrontement. Que ce mariage devienne réalité, je n'en serais pas qu’ô combien comblée. Comme outil défensif, vous maniez la légèreté dans l’humeur. Style ‘félin’, comprenant parts d’emprunt au genre féminin – alors ? – c’est ainsi que je vous ressens. Peu enclin à rendre un culte avec ferveur – c’est ainsi que Cephanie Paris, avant même qu’il ne se soit découvert, connaît déjà son homme – ou alors, attiré, dites-moi, comme pourrait l’être un curieux devant ce qu’il considère comme objet d’étude. Interrogatif par nature. Je dis bien, je ne vous
  imagine pas. Rien donc de bien précis, encore moins de définitif. J’attends, de nos échanges, qu’assurément je souhaite, confirmation autant qu’infirmation de tels propos. J’en suis là sur vous. Voilà presque tout. Ah, je vous ai retrouvé proposant, sur un autre site, à toute danseuse qui le souhaiterait de vous manifester son talent pour le pas de deux. C’est aussi ce qui faisait m’interroger sur l’éventuel abandon concernant ce dernier projet. Quant aux rêves, ils existent oui, je les préserve pour l’instant de tout vacarme. Je parle de mes élucubrations. Au risque de provoquer un fou rire – ce serait tant mieux, puisque déjà elle rit – car plutôt que médecin, je vous suppose davantage dans le milieu du maraîchage, de la brocante ou bien de la muséographie. En intermittence – afin, sans s’égarer –, d’élargir le champ des probables – rien, quant à Cephanie, rien ne semble plus pouvoir l’arrêter – oui Monsieur, rien n’oblige quiconque, pas même vous, de ne répondre à aucun de ces soliloques – issus, penserait-on, d’un esprit fragile – inquiète comme je le suis mais non sans cible. Insouciante, ah, ah, ah ! – mue par, rien de plus, que le plaisir de lui parler et – je vous laisse, nous sommes arrivés. Tout comme j’espère, sincèrement, ne pas trop vous avoir ennuyé. Vous semblez chagriné. Peut-être, n’aurais-je pas dû évoquer ces démarches qu’en parallèles sur le net, vous entreprenez ? Laissez-moi, pour me faire pardonner, vous présenter ce produit qui est en vitrine, vous en raconter son histoire. Entrez. Quoique peut-être, l’été dernier, en avez-vous déjà entendue parler lors de son lancement ? Ce cadre supérieur, femme officier de l’Agence Sécurité Bleue, un peu excentrique il est vrai, qui se trouvait en poste à Benghazi, Libye – installez-vous. Votre fils, lui trouve beaucoup d’attrait ! Écoutez-moi bien –, juste avant
  la terrible offensive des forces gouvernementales de Tripoli. Compte tenu de sa couleur de peau, elle n’avait eu, à peine voilée, aucun mal à s’intégrer parmi la population locale. Les sociétés privées, s’émancipant de fait des lois et des usages de la guerre, s’ouvrent à plus d’opportunités – peut-on lire sur la jaquette –. En compagnie d’un jeune arabe, un ami d’elle, tous deux viennent de traverser le désert de Cyrénaïque. Le garçon, avant de connaître cette femme, passait son temps dans la rue à vendre pistache et autres friandises ainsi qu’à tchater sur son phone. Ils arrivent épuisés au site de commandement, basé dans une demeure des plus sécurisées de la ville où l’Agence, contrairement à tout ce qui a pu s’entendre dire, tient comme une sorte de garnison à l’ombre de laquelle agissent une escouade de conseillers techniques en subversion. Se trouvent là, aussi, les locaux de la Haute Direction des Renseignements. Les compères sont tous deux morts, debout. Leurs habits, des haillons. La traversée du désert a été une horreur. Mortelle, puisqu’ils y ont perdu un troisième compagnon d’armes. Mais avant cette épreuve, ils viennent de réaliser un exploit pour lequel la même H.D.R. n’aurait jamais osé s’engager – Pierre,
  je veux bien aller plus avant dans le récit mais, afin que la lecture suive le déroulement par ordre d’épisodes, trouvez, voulez-vous bien, un nouveau dispositif. Pas question que mes prochains envois s’empilent à l’envers comme se succède ici la chronologie remontante de ce blog. J’ai remercié celle que vous nommez M[artine] de nous avoir mis en relation. Aura-t-elle commis quelques imprécisions dans la présentation qu’elle a faite de moi. Bah ! Il sera toujours temps de corriger.
 
  Entremise – publié 16 Juillet 2012 à 19:49 –. Mon petit Pierre, j’ai comme une envie de t’appeler Ferdinand. Quant à ton blog, que tu as démarré il y a trois semaines par la publication coup sur coup de deux articles, t’en serais-tu déjà lassé. Ou bien, désormais, ton bonheur se suffit-il, à lui-même. Arrivé tel qu’il est, à ce point de néant, où rien ne vient plus le troubler ? Pourtant, l’accueil et la disponibilité que tu proposes encore, à l’heure d’aujourd’hui à tes visiteurs, indiquent, plutôt, je ne sais quel contraire. Ordinairement,
 
  j’œuvre sur des sites aux tarifs d’abonnement si prohibitifs que tu comprendras, toi-même, combien je suis coutumier de contacts directs, rapides. Quoique j’apprécie aussi les gens, et leurs conciliabules comme ici, sur cette plateforme. Ils musardent. Gratuitement et sans limite de temps, ils se recherchent, disent-ils. Combien d’entre eux ont cette façon de mettre un ‘e’ entre parenthèses après le mot ‘ami’. Je trouve cette manie très coquine. Les fréquenter me délasse. Si jamais je compare avec ma clientèle dont la variété de styles tient dans ma poigne, d’un objectif à l’autre, quel contraste ! N’ayant point le talent de mes devancières en matière d’écriture – je parle de ces femmes desquelles tu affiches la correspondance en lecture –, j’éviterai donc de faire des phrases. Je te dévoilerai identité et activité professionnelle au travers du courrier que j’ai sélectionné à ton attention. Choisi parmi d’autres et qui me sont adressés quotidiennement. La méthode paraît aisée, quant au
  résultat ? « Bonjour [Bi…7] – j’efface mon nom, il est par trop reconnaissable –, enfin, un roc – dit d’emblée, tout en parlant de moi, le correspondant –, un roc sous lequel il convient de se ramollir. Se briser comme crevette à son pied. Se découvrir la garde sans appel. Accepter, avec joie, son traitement puisqu’il promet d'être vigoureux – ami Pierre, comme tu le vois, le premier contact est d’apparence sobre, il s’achève par – humble bise d'une femelle qui, rêvant d'une suite à ce message, se liquéfie. Mille excuses pour le lyrisme, c’est l’émotion – regarde bien Pierre, son premier jet est signé d’un – sincèrement, J-P. Ce flux littéraire, crois-moi Ferdinand, ne s’arrête jamais en si bon chemin. Une alerte signale l’arrivée derechef d’un – ps : je me déplace, les trains servent à cela. J’aime aussi les bords… de mer (sic) – et, apprends Pierre, lorsque, inévitablement, retentit le troisième signal sonore, se déverse, sans égard pour personne, les – si mon premier message, qui faisait suite à la visite de votre fiche profil, me donna l’occasion de décliner quelque impression, permettez qu’au travers de ces lignes-ci je présente autre aspect de ma personne – arme-toi, petit Pierre, patience, c’est la seule chose que je ne puisse contrefaire car – j’ai eu, de par le passé et de temps à autres, présentement, à connaître la gratitude qu’offrent les échanges entre d et s. Tant en présence d'homme que de femme, diverses relations dans ce domaine m’ont permis de jouir, avec une égale intensité, de positions aussi complémentaires que celles de p[assif] et a[ctif]. Il m’est très souvent donné le plaisir de les épicer, selon force et douleur, du piment s et m – l’admets-tu maintenant Pierre, conseiller chez Pôle emploi ou bien, tel que moi, auxiliaire de vie intime, il s’agit bien de métiers et – toujours sensible et réactif lorsqu’une véritable offre se présente à moi, voilà bien ce que j’éprouve face à la vôtre […] – j’abrège Pierre, tu me pardonneras –. La puissance du torse tout comme la proéminence dans le slip de bain, promettent, à elles deux […] Votre visage sur les vidéos de votre annonce montre un regard droit. Je n’ai pas dit froid. Il garantit certaine loyauté, gage de tout pacte – non, Pierre, le supplice ne provient pas de qui l’on croit – d’autre part, le reportage, tourné dans un lieu public – ce J-P évoque là, Pierre, une séquence de moi voyageant dans un bus – assure, un peu plus au répondant de l’annonce, que cette dernière n’a pas été rédigée par un solitaire, en crise, mais bien par un être pensant, sociable, doté de toute la cérébralité sans laquelle une soumission épanouissante n’est pas un instant imaginable – entends-tu, ami Pierre, cette petite musique de type courriel administratif ? – sachant par avance que la liberté n’est rien en soi si elle ne s’accompagne, entre deux êtres consentants  […] – craquerais-tu, Pierre ? Sautons, donc, quelques pages jusqu’à ce – enfin, je confirme que cet état d’abandon, liquide, face à votre page d’accueil […] décrit sommairement dans le message précédent, même s’il s’assèche par excès de réserve, n’est en rien […] – tra-la-la-la, prête-moi ta Pierre – incluant, photos, texte, vidéos, documents audio et questionnaire, la prodigalité de votre annonce, chez moi, déclenche ce côté gonzesse – serait-ce peut-être là, lis bien Pierre, à la toute fin du message que – moi, qui ne demande pas de vivre sans subir. Moi, qui n’aspire qu’à m’aplatir et ne songe, au mieux des bassesses dans lesquelles l’on puisse m’avilir, qu’à servir – je ne t’épargne pas la formule de politesse, mon Ferdinand – d’ores et déjà, apprenez que lorsque vous l’aurez décidé, je vous lirai avec autant d’intérêt que d’attention. Désormais, bien à vous – gare à toi, ne rate pas, Pierre, J-P choie – votre très dévoué, Ji-Pé. » Non, Pierre,

  tu ne corresponds pas à mon type d’homme. Encore que, si… je ne déteste pas ton côté mandarinier alangui. À dire vrai, je suis venu te parler d’une amie de passage à Paris dont la sœur, restée au pays, est gravement, comment dire sans brusquer personne, disons que cette connaissance recherche, pour sa jeune parente, un correspondant, sur place, quelqu'un dans ton genre. Disponible. Te déciderais-tu

  à publier ce mail-ci sur ton blog, je ne m’y opposerai pas. Seule réticence de ma part, mon nom. Change-le. C’est en travesti que j’exerce mes fonctions. Par conséquent, un prénom féminin me conviendra. Je te laisse parapher. Bise. M[artine].
 
  Un silence – publié 29 Juin 2012 à 11:24 –. Dialogue au téléphone portable – autant 'Elle', qui voyage dans un compartiment de métro bondé, semble être chahutée par la foule des voyageurs, autant 'Lui', dans un fracas de casseroles, donne l’impression d’être affairé. Lorsque se surprend le dialogue qui suit, 'Lui' s’occupe en cuisinant un clafoutis aux
  griottes : Elle – Quand, alors ? Lui – Lorsque tu auras fini de râler. Pas avant. Elle – Mais, cette robe noire… Lui – Je ne sais plus. Elle doit être au fond d’un placard. Elle (le haut-parleur de la rame annonce « station St Sulpice ») – Avec la lingerie. Noire… tu avais promis ! Lui (la porte d’un placard claque) – Oh oui, j’ai mon fils au lit qui me fait un cauchemar par dessus la fièvre. Je ne sais même plus où j’ai mis la réserve de griottes de tante Julie. Elle (les portes à glissières se referment) – Je ne peux plus te parler, trop de monde est entré. Lui – Que dis-tu ? Je ne te capte plus. Elle – … Lui – Es-tu dans un tunnel ? Où ? Dans quoi d’autre, c’est toujours pareil ! Elle – Ha ! Mon portable vient de tomber. Que disais-tu ? Lui – Rien. Je m’inquiétais de ton silence. Elle (elle chuchote) – Ma culotte de satin, hier soir, sous ta main… Lui – Je vois que tu approches de chez toi. J’entends « St Placide » dans le haut-parleur ! Elle – … mais j’ai… Lui – Excuse, je te quitte, Avec tout ce vacarme, j'ai mon mirliton qui va se réveiller. J’aimerais qu'il soit content de ce qui a été fait. N’oublie rien, quant à nous deux. Aussi. H. Bonjour Pierre, oui, je

  n’oublie rien. Tout comme aucuns reproches, envers quiconque, ne seront formulés ; sur ce dernier point seulement, tu te trompes. En vingt quatre heures de silence, je réalise combien, quant au reste, tu as raison – je dois tout d’abord en finir avec mes romances. Se revoir avant que cet objectif ne soit atteint reviendrait à nous faire du tort. Mes pensées t’accompagnent. Tendrement. Hélène.
 
  A l’envie – publié 29 Juin 2012 à 11:21 –. Mon cher Pierre, ce matin très tôt, j’ai pu constater qu’entre nos draps, un colombin faisant suite à nos gentillesses de la veille réclamait, dès mon réveil, bienveillance, amabilité et courtoisie. Quoique mes manières affables, que tu as connues deux couples d’heures plus tôt, se fussent brusquement transformées. Serpentant désormais dans un lit d'argile, je ne cessai de t’entendre répéter – en terre, ci-gît laid - en terre ci-gît laid – sans parvenir, pour autant, à comprendre un mot de cet épitaphe. Je revois ton sourire, je suis encore suspendue aux – sss – de tes baisers qui déjà, si je n’étais en moto sur le chemin retour, auraient dû me souhaiter la bienvenue en cette matinée. Main droite, rampant machinalement, j’atteins une source de chaleur souterraine. De l’autre tout en tenant le guidon, d’un doigt, je déchiffre et j’apprends par cœur cette maxime qui m’apparaît, de prime abord, vide de sens – s’émouvoir, ce serait, tout en se mouvant nue, comme se mirer dans le noir. Quant au miroir, ne serait-ce pas un récit d’homme cherchant réciprocité et que se conte, à elle-même, toute femme réceptive – quelle histoire ! Mais c’est donc

  de cette nouvelle évidence qu’il me faut t’entretenir. De ta poétesse que je fus tantôt, je suis devenue djinn. Pas n’importe lequel. Je parle du djinn féminin qui veut être belle. Pour toi. Qui t’estimes laid parce que la nuit t’ayant conçu maigre, tu t’es convaincu que tu deviendrais beau sitôt que, en poids et volume pareils à moi, tu seras gros. Point enveloppé, ou de taille forte comme d’aucun le clame avec pudeur, mais gros. Oui je sais, le terme, sans fard, te plait. D’un feu sans lumière a jailli, dans ton sommeil, cette certitude : obèse, tu te dois de l’être. Par ce matin
  d’orage – alors que j’erre à l’orée d’un bois, j’entre, afin de me mettre au sec, dans l’atelier d’un céramiste. A l'intérieur, de part et d'autre d’un four – qui est porté pour l’occasion à haute température –, est entreposé la production de cruches vernies et ventrues. Je me dévêts, je rejette mes effets qui, aspergeant le dallage, souillent quelque peu alentours. Sans contrepartie, reposant bien à plat sur un tabouret posté au centre de la pièce, je m’approprie les habits de l’artisan. Puis constatant que je ne pourrai fuir en raison de la pluie qui redouble de violence contre les tôles du toit, j’enfile, sur place, ce qui se révèle être un collant vert pour les jambes et une tunique de voile vert pour le haut. Nonobstant les poteries, la pièce est vide et nue. Parce que j’entends quelqu’un approcher, je m’applique sur les lèvres un piment rouge que je décroche du mur. Et, tout en n’ayant pas même bougé un cil, je grimpe sur le siège, d'où je me tiens coite. Un homme, d'âge moyen et d'une dizaine d'années mon aîné, entre par la seule ouverture du lieu qui, lui, ne contient, mis à part cet unique mobilier de bois sur pattes, ni cheminée ni fenêtre. Mais seulement, et en plus de ces terres cuites et peintes, du lierre qui, courant aux quatre coins, pénètre, transperçant les joints, à travers les parois de pierres. Se dirigeant, malgré lui, vers le centre de la pièce, le visiteur se plante devant
  l’assemblage – c’est curieux, se dit-il, je ne me souvenais pas avoir placé, là, pareil miroir et qui tient sur pieds ! – il tend la main, la pose sur ce qu’il croit être du verre. La remontant le long des jambes gainées de fin lycra, vert, il arrête un instant sa caresse sur l’entrecuisse – eh, s’étonne-t-il, je me souvenais disposer ici d'une belle tige sur laquelle je bouturais à ma guise – détournant tout à coup son attention du sillon que moule le textile extensible, du revers de la main, qu’il enfonce plus avant sous un voile, vert, il caresse un ventre qu’il ne se reconnaît plus – oh, il est rond, ballonné comme une bouée ! –  Djinn femelle que je suis, bien sûre, je ris. Profitant de l’aubaine, mon propre index, en retour, délace un pyjama de soie et, se glissant dans l’entrebâillement, tâte les formes qui, inopinément, s’offrent et qui sont désormais siennes. Doucement, geste après geste, il s’enhardit. C’est à pleine paume, maintenant, que je masse le ventre de l’homme. Aussi plat que se pourrait cuire un œuf, ou deux, sur terre réfractaire. Aussi dur, que si je me cogne, à m’y briser contre fer. Pendant que le reflet, malaxe le ventre de la dame aussi pansu que s’il se savait pouvoir en naître. Si rebondi. Et qu’il palpe à s’en repaître. Il advient, tu t’en doutes Pierre, ce qui est probable. La pluie
  cesse. Au crépitement assourdissant du toit, succède le ronflement du four. Un témoin dans la mire prévient que la cuisson est prête. Il est donc temps, avant que ne s'ouvre la porte, que lentement l’œuvre refroidisse. L’œuvre – laquelle, me demandes-tu ? – une jarre, mon trésor. Bien ronde et de la plus admirable facture quoique fendue de bout en bout. Et qui – j’y suis – fut tournée… en terre sigillée ! Oui, de la même glaise que celle avec laquelle se conçoit toute mortelle – qui aime. Bien belle journée

  à toi. Je t’embrasse. Hum… J'espère que cet impromptu te plaira autant qu'à moi de te l'avoir écrit. Bises. Ta Meryem qui – as-tu demandé à Hélène de passer reprendre toutes ses affaires ? Que les confitures de sa tante, ses culottes, tout comme le reste, disparaissent ou pas – ne s’en soucie plus.
 
  L’enquête – publié 21 Juillet 2012 à 10:44 –. je ne l’abandonne pas pour autant – peux-tu cesser de m’écrire –, tout comme l’idée de poursuivre le récit entrepris lors du préambule. Mais là, mon cher Pierre, libre à vous. Mon nom complet s’orthographie Rouviane Anamanobalima (etc.). La suite du patronyme comportant douze syllabes supplémentaires. Les français du continent ne parviennent pas à le mémoriser. De là, comme vous le faites, de m’attribuer le monogramme RA, qu’habituellement je réserve au courrier du cœur. Apprenez, Pierre, quel ressort sentimental vous activez, si par inadvertance vous adoptiez pareille facilité ! Contrairement à ce qu’indique l’émission de mes envois, je ne réside pas en Bretagne. Quant à M[artine], qui se démena pour m’introduire auprès de vous, elle ne savait rien de cette supercherie. Désormais fréquent, l’usage de logiciels qui donnent accès à des sites miroirs, vous permet d’atteindre adresses de confort. Plus d’obligation de porter la marque d’une région, jugée, par avance, comme Origine Infamante. D’aucuns se récrient contre la supercherie. S’insurgent-ils contre les boites aux lettres à Guernesey ou aux Îles Marshall. J’ai mis
  à profit ces dernières heures en prenant contact avec Hélène et Meryem. L’une, Hélène, signale, dans la reconstitution d’un échange téléphonique, qu’à l’annonce du métro St Placide, elle approche de son domicile. Pendant que la deuxième, Meryem, précise que, quittant au petit matin le dix septième arrondissement de Paris en moto, elle s’abrite sans tarder d’un terrible orage chez un potier. Ne pouvait-elle pas s’être arrêtée aux environs de la capitale, quelque part en direction ouest de l’Île de France. J’ai préconisé que toutes deux étaient inscrites sur ce site de rencontre. Le nombre de ses membres n’étant pas pléthorique, quelque esprit de déduction en sus et la chance m’ont fourni la solution. Pourquoi cette enquête ? Comme prise par moi-même en flagrant délit d’adultère ou en état d’ébriété, je m’invective – tant pis pour moi, ou bien… Qui sait. Mais quel génie ou quel espion vient de guider mes doigts sur le clavier ! – ai-je ainsi répondu aux explications de Meryem. J’argue – quant à l’absence d’accentuation dans le texte de ton annonce comme dans tes premiers messages, j’en supposais l’origine. Désormais tu en confirmes la raison technique, clavier arabe ou anglophone. J’explore ainsi un brin ton matériel informatique. Découvrir ta personnalité vient de même. Point par point. Accents graves ou circonstanciés, j’en apprécie les traits d’humour. Discrets mais certains. Je m’appelle
  Rouviane – ai-je précisé – j’ai suivi une partie de ma scolarité dans un collège confessionnel. Quelques heures de cours étaient consacrées à ta langue maternelle –. Elle s’enquiert – la légèreté du ton, garantit-elle la pertinence du fond. Parions-le –. Meryem se met ensuite à discourir. L’assaut par la souricière est victorieux – les enfants, les parents disais-tu Rouviane, parlant du mari et de l’amant oublié ? Depuis que j’ai divorcé – et même avant le divorce d’avec le père de ma fille – il y a quinze années de cela, j’ai vécu diverses relations, de durées variables. Et chaque fois, j’ai ressenti cette question – la place de l’enfant – celle du mien, comme celle, dans mon regard, que prenait la famille du partenaire. Parfois, ce sujet me causant de l’embarras – lorsque j’étais jeune par exemple. Alors qu’en d’autres temps, je faisais mine d’en ignorer certaines aspérités tant me semblaient négligeables les grincements de surface. Un seul cas ne peut que me venir à l'esprit. Lorsque la difficulté devint véritablement déchirure. Car ayant adopté comme mien ce garçon que j’avais connu depuis l’âge de ses sept ans jusqu’à ses quatorze ans, la rupture non souhaitée, de ma part, d’avec son père entraîna la séparation contre ma volonté d’avec le fils. Je ne m’en suis pas encore vraiment remise. Il y a trois semaines en vérité, j’ai de nouveau rompu avec une amitié masculine. Force était de constater combien ce monsieur reléguait sa relation avec moi si loin, loin, loin après celle de ces trois enfants – adultes – que… Lui
  faisant mes adieux dans un courrier, j’ai renoncé à – oui, je rêve de bâtir avec un homme un lieu. Que ce foyer soit situé dans nos rêves, sur les bords du Léman ou bien dans quelque autre endroit du monde, il m’importe que ce toit, sous lequel l’on s’installera, soit nôtre. Une fois ce désir, serait-il consolidé par nous deux, l’on y recevra toute famille. Ainsi que tout enfant, Petit et arrière petit, le moment venu. Aussi souvent et autant de fois que – puis repensant à ce gâchis, me sont venus ‘Mdr’, suivi de vingt ‘R’ que mécaniquement j’ai supprimés. Tout à coup, je pris le parti de me taire. Ne se définit-il pas, vis-à-vis d’autrui, comme disponible. Je garde le souvenir de ses mains se promenant sur mon ventre. Combiens plus aimables. La péripétie prit fin. Rien de comparable avec la souffrance que j’ai vécue et décrite tantôt à propos de ce presque fils, désormais absent. Oui, mais. Alors que les doutes nous feraient plutôt se répéter en nous-mêmes – peut-être qu’en vérité, je ne recherche personne de particulier avec qui partager ma vie – après tout, aussi insatisfaisante soit cette condition, n’est-elle pas moins inconfortable qu’une famille mal assortie. Et puis, comme sur un bateau qui alternativement pencherait d’un bord – je te recherche, je t’aime – puis de l’autre – je t’ai trouvé, qu’est-ce que je m’ennuie –, alors qu'aucune réponse à jamais ne me comble. Permets-moi, avec toi Rouviane, de rire. Oui, de cette imperfection. Mais avec qui d’autre la partager et que faire de mieux. En ai-je
  quelque idée ! – choufé wéne ma kéne, heik ! bê kell 'l 3alam, heik akhadetlo 3a2lo Léa, bi kaffé lal yôm ? Hé, Meryem, cette chanson me revient soudainement en tête. Gamines, nous la chantions pendant les récrés. Veux-tu me faire plaisir, ai-je demandé à Meryem ? Corrige-moi ces quelques idioties. Ont-elles seulement un sens ? Et – toi Rouviane, veux-tu à ton tour en faire de même, a-t-elle répliqué. Écris-moi. Mais surtout, puisque tu ne publies pas de photo sur ta fiche, rédige-moi un portrait de ta propre figure. Rien de moral ni de psychologique. Compose un portrait de peintre. Ne perds pas de vue que tu parles à une autre femme. Qui désire voir visage, corps, mains, chevelure, jambes, taille, silhouette et ce… Amuse-toi à décrire ce que sais-je de convenable ou ce qui ne l’est pas mais qui te définit et qu’il m’importe de connaître ! Pour moi qui te souhaite un bon week-end. Et qui t’embrasse, amie. C’est Meryem – non, Pierre, je n’ai rien

  réclamé quant à votre sujet – je ne m’en soucie plus –, ne concluait-elle pas, au mois de juin, lors de son post-scriptum. Les courriels d’Hélène me parviennent. Concomitamment je vous écris.

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